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L'homosexualité face aux réalités africaines

INTRODUCTION

« Je conçois que l’homosexualité soit un sujet tabou. Cela peut constituer un obstacle. Il faut comprendre qu’il s’agit d’une question de santé publique. Nul ne doit se cacher en raison de sa sexualité ou de ceux qu’il aime surtout si cela les met en danger. Faisons preuve de compassion. » Ces propos émanent du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de sa visite à l’unité de prise en charge des enfants vivant avec le VIH à l’Hôpital Saint Camille de Ouagadougou (HOSCO) dans le cadre de sa visite officielle au Burkina Faso, les 02 et 03 mars 2016. De tels propos avaient, à l’époque, suscité encore un tollé général que les quotidiens avaient relayé. Le portail d’information en ligne lefaso.net avait titré : « Ban Ki-moon à propos de l’homosexualité ‘’…faisons preuve de compassion’’ »[1]. Une assertion médiatique qui a titillé l’hebdomadaire d’information et de réflexion, le journal Bendré qui a, lui, titré : « Jusqu’à quand tiendra le Burkina Faso ? ».

Tout ceci révèle à quel point l’homosexualité constitue une question socio-économico-politique très délicate de nos jours pour les pays en vue en voie de développement, surtout que la tendance générale est à la mondialisation : mondialisation de l’économie, mondialisation de la politique, mondialisation du commerce. Du coup, la question de l’homosexualité devient une question mondiale que l’Afrique tente bien que mal à trouver l’équation juste. Encore faut-il souligner que parler d’homosexualité n'est pas toujours facile particulièrement dans nos sociétés encore très à cheval sur certains principes fondateurs de la société humaine. Même dans les milieux a priori ouverts sur le monde extérieur : chercheurs, enseignants de l'Université de Ouagadougou, députés, citoyens dits "cultivés", on évite soigneusement la question. C’est ce qui justifie entre autres d’ailleurs le choix de notre sujet de réflexion : « homosexualité face aux réalités africaines ».

Des questionnements surgissent face à un tel sujet : quels peuvent être l’origine et les explications de la pratique de l’homosexualité dans le monde et Afrique ? L’homosexualité peut-elle prospérer en Afrique face à certaines réalités ? De pareilles interrogations exigent que nous nous entendions sur le terme homosexualité. C’est pourquoi dans la suite de notre réflexion, nous tâcherons d’abord de définir l’homosexualité et ses différentes formes. Ce qui va ensuite nous servir de tremplin pour découvrir l’origine et les facteurs explicatifs d’une telle pratique avant de la soumettre enfin à l’épreuve des réalités africaines.

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I-     Définitions conceptuelles et différentes formes d’homosexualité

Avant de définir l’homosexualité, essayons de la traduire dans différentes langues locales au Burkina :

-        Dagara : dèb ni dèb lanw taar ou pow ni pow lanw taar (un homme et un homme ou une femme et une femme qui vont ensemble)

-       Mooré : pag ne pag n kind nin taaba ou rao ne rao n kind nin taaba (une femme et une femme qui rentrent ensemble ou un homme et un homme qui rentrent ensemble)

-        San : guar na  c’est-à-dire « quelqu’un qui couche avec son/sa paire »

-        Dioula : tchè mani walma moussomani gnögon fila ka djènèya (homo-sexuel)

-        Bwamu : bara/hana fe mi ni no (des hommes/femmes qui vont ensemble)

Cela nous fait dire qu’il n’y a pas de mots vraiment qui tendent à traduire fidèlement l’homosexualité. Ce n’est qu’une description souvent partielle de l’homosexualité. Ce qui induit peut-être que cette pratique n’a pas existé ou n’a pas été institutionnalisée dans certaines sociétés africaines. Au-delà de tout, cela les personnes que nous avons interviewées afin de donner leurs avis sur l’homosexualité n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement face à un tel sujet.

1-     Définitions conceptuelles : homosexuel, lesbienne ou gay

C’est au XIXe siècle, que Karoly Maria BENKERT va créer le néologisme « homosexualité », qui s’imposera seulement à partir du XXe siècle[2]. L'homosexualité est une pratique sexuelle où un homme, par exemple, a de l'attirance sexuelle pour un autre homme ou une femme pour une femme.

La pratique la plus répandue de la sexualité est l'hétérosexualité où ce sont les sexes différents qui s'attirent, qui se recherchent. C'est la plus généralisée, la plus pratiquée, la plus acceptée, donc l'on pense que c'est normal. Toute autre forme de sexualité, de pratique est jugée anormale. D'où le fait de mettre à l'index l'homosexualité.

Le mot lesbianisme est souvent utilisé pour décrire l'attirance sentimentale et sexuelle entre deux femmes. On parle aussi d’homosexualité féminine pour qualifier cette attirance, ou parfois de saphisme, voire de tribadisme (terme désuet et généralement péjoratif). Le mot « lesbienne » qualifie justement la femme qui a cette attirance. Le gay ou la femme gaie désigne la même réalité. Ces définitions s’appliquent aussi en Afrique où l’on peut retrouver également les différentes formes d’homosexualité. Cependant, un efféminé n’est pas nécessairement un homosexuel ; car l’homosexualité, faut-il, est une attirance sentimentale et sexuelle. L’efféminé a des manies de femme dues à plusieurs raisons mais peut avoir exclusivement une pratique hétérosexuelle.

 

2-     Les formes d’homosexualité

a)     La transsexualité

La transidentité, le transsexualisme ou la transsexualité, est le fait chez un individu d'avoir une identité de genre, ou identité sexuelle, non conforme à son sexe apparent à la naissance. On parle parfois aussi plus globalement de personne transgenre pour désigner la situation d'un individu dont le sentiment d'identité de genre diffère de ses apparences et attributs sexuels (barbe, seins…), ou pour évoquer les personnes transsexuelles ne souhaitant pas se faire opérer. La transidentité est le sentiment d'être né dans le mauvais corps à la naissance, ce dont l'individu prend en général conscience dès l'enfance. Elle n'est pas un choix et peut s’affirmer à tout âge et génère souvent un conflit intérieur, un mal profond, mais surtout un malaise social ; la personne concernée ne pouvant se reconnaître dans les rôles et apparences socialement attribués aux hommes ou aux femmes, selon le cas. L'adjectif habituel pour désigner une personne qui a une identité de genre à l'opposé de son sexe de naissance est « transsexuel-le ». L'identité de genre peut aussi, entre autres, être ambivalente ou neutre. Ainsi, le terme « femme transsexuelle » peut désigner une personne de sexe masculin qui est de genre féminin ; de même, un « homme transsexuel » a une identité masculine bien qu'étant de sexe féminin.

b)     La bisexualité

La bisexualité est le fait de personnes qui ont habituellement une relation sexuelle aussi bien avec un homme qu’avec une femme. Elle est pratiquée par des hommes mariés la plupart du temps.

Dans l’histoire égyptienne, de nombreux pharaons affichaient leur bisexualité ouvertement, et souvent les reines d’Égypte étaient bisexuelles. La plus réputée était Néfertiti, femme d’Akhenaton, et belle-mère de Toutankhamon. Néfertiti se plaisait à recevoir dans ses appartements ses plus fidèles servantes pour des nuits entières en compagnie de ses nombreux amants[3].

c)     L’homosexualité accidentelle

L’homosexualité accidentelle survient durant l’enfance ou l’adolescence, parce que le jeune se laisse entraîner par les pratiques de ses copains : il n’a pas de désir homosexuel réel mais entre quand même en scène. Il peut assumer assez bien ce qui lui arrive, ou au contraire en ressortir traumatisé, et dans ce cas il aura besoin d’être écouté et rassuré sous forme d’entretiens.

d)     L’homosexualité subie et forcée

Il y a l’homosexualité subie et forcée sous forme d’attouchements sexuels, brimades et humiliations sexuelles, ou viols. Elle aura obligatoirement besoin d’être reconnue et traitée sous forme psychothérapique. Elle laisse souvent des traces psychiques et physiques difficilement supportables et qui demeurent actives dans le temps.

e)     L’homosexualité passagère

L’homosexualité passagère est celle qui est pratiquée volontairement par certains adolescents à une période de leur vie où ils se cherchent et où ils goûtent à tout. Ils traversent des périodes de test, de rébellion sexuelle et morale face aux normes. Cette sorte d’homosexualité ne constitue qu’une expérience transitoire qui ne devrait laisser que peu de traces.

Un garçon peut vouloir faire secrètement un essai avec un autre garçon, simplement pour se comparer à lui, voir s’il est aussi masculin et viril que lui, et si tout fonctionne bien : il s’agit alors pour lui d’apaiser ses angoisses et son insécurité, de trouver réponse à des questions qu’il se pose, mais pas véritablement d’entrer dans un style de vie homosexuel.

L’homosexualité passagère peut également être le fait pour un adulte de goûter à cette forme de sexualité par esprit de curiosité, par désir de multiplier les expériences, par provocation ou simplement par perversité malsaine, ou encore pour compenser une déception ou un stress passager dans un vécu hétérosexuel, ou enfin par influence face à la pression des groupes de pression homosexuels.

 

f)      L’homosexualité de circonstance ou situationnelle

L’homosexualité de circonstance est liée à une promiscuité exclusivement masculine et au manque de femmes : internat, colonie de vacances, armée, marine, séjour en prison – dans une cellule où s’entassent souvent plusieurs jeunes hommes. Des rapports homosexuels « de circonstance » peuvent avoir lieu, plus ou moins choisis. Quand les femmes redeviennent plus accessibles, ces pratiques diminuent. La difficulté toutefois, pour une personne qui passe par là, c’est que le temps puisse favoriser l’installation définitive de cette forme de sexualité, et la rende indispensable par la suite.

g)     L’homosexualité refoulée 

L’homosexualité refoulée est intériorisée et comprimée volontairement par un individu tel un ressort. Elle n’est pas regardée en face et intégrée mais inhibée, ce qui constitue une différence majeure. Elle est présente chez celui qui, pour différentes raisons, n’a pas voulu l’extérioriser à cause d’angoisses, d’un déni, de la honte, de références morales ou spirituelles, de peurs pour sa réputation, sa famille, etc.

L’homosexualité refoulée peut parfois mettre une personne en danger, car il suffit de circonstances soudaines pour que celle-ci ressorte et explose : une épreuve accablante, un deuil, une déception relationnelle, des problèmes sexuels avec le partenaire du sexe opposé, une attirance très forte et imprévue envers un collègue de travail pratiquant l’homo ou la bisexualité.

De même que l’hétérosexualité refoulée, l’homosexualité refoulée et comprimée sur des décennies peut être à l’origine de viols ou d’attouchements sexuels subits, ainsi que d’un goût immodéré pour la pornographie compulsive.

h)     L’homosexualité structurelle 

L’homosexualité structurelle est celle qui a toujours existé chez une personne depuis sa plus tendre enfance. Certains pensent qu’elle serait génétique, d’autres qu’elle serait le fait d’une étape psychologique manquée durant la première enfance : mauvaise identification du genre, de l’identité sexuelle, blocage de la personnalité au stade narcissique etc.

 

 

i)      L’homosexualité réactionnelle 

L’homosexualité réactionnelle se produit après un facteur déclenchant : déception sentimentale avec une personne du sexe opposé – épreuve émotionnelle difficile – désir de découvrir une autre sexualité – besoin subit de l’affection d’une personne du même sexe – phase dépressive suivie d’une régression affective ou sexuelle… Elle ne s’installe pas définitivement, mais doit être prise au sérieux.

Enfin, signalons aussi des cas d’homosexualité occasionnelle dans les milieux snobs ou « branchés », pour qui ce genre de relation représente un plus, un « must », car cela fait bien, et constitue la découverte de nouveaux plaisirs charnels avec des sensations rares.

j)      L’homosexualité identitaire et la pseudo-homosexualité

L’homosexualité identitaire désigne l’orientation sexuelle chez un individu ayant une attirance explicite ou non pour les personnes de son sexe, et qui, après une série d’étapes psychosociologiques, parvient à la reconnaissance et l’acceptation de son identité en tant que homosexuel. Cette reconnaissance se traduira chez de nombreux individus, par l’intégration progressive active ou non à une communauté homosexuelle, quand elle existe. Cependant cette intégration n’est pas systématique.

La pseudo-homosexualité, quant à elle, désigne une forme d’homosexualité basée sur l’activité sexuelle exclusivement, et qui imite le plus souvent les rapports hétérosexuels. A ce niveau le type de sexualité passe du rang de fin à celui de moyen.

II-  Origine et explications de l’homosexualité

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1-     Origine de l’homosexualité

a)     En Occident

L’histoire nous rapporte qu’Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C. – Roi de Macédoine) eut pour compagnes des centaines de femmes, et seulement deux hommes, mais qu’il n’a été amoureux, passionnément et pour longtemps, que d’un seul de ces deux hommes. Cicéron (106 – 43 av. J.-C. – avocat, homme politique et orateur romain) avait une femme, mais lui préférait les charmes de son jeune esclave, qui était son secrétaire favori ! Néron (37-68 ap. J.-C., empereur romain), l’homme qui fit brûler Rome, fit également châtrer l’un de ses esclaves avant de le prendre publiquement pour épouse.

Le poète romain Catulle (1er siècle av. J.-C.) n’a pas tari en éloges à l’endroit du beau Juventius dont il était épris : « Si sur tes yeux doux comme le miel, Juventius, on me laissait mettre sans relâche mes baisers, j’en mettrais jusqu’à trois cent mille sans me sentir jamais rassasié. »[4]

En Egypte, les pharaons disposaient d’un harem de beaux jeunes hommes.

Au Japon, les samouraïs ne cachaient pas leurs relations homosexuelles.

L’homosexualité est un concept qui trouve donc son origine dans la Grèce antique, et où il était courant que le maître et l’élève entretiennent les relations étroites pouvant aboutir aux relations sexuelles, dans le but que l’élève atteigne la connaissance. Il s’agissait alors d’une forme de pédérastie officielle instituée qui avait ses règles, lesquelles devaient être observées par les parties prenantes. De manière plus précise, il faut dire que la pédérastie à ce niveau associée à l’homosexualité faisait partie de la pédagogie. Une telle relation n’était pas concevable entre adultes libres, mais parfois pouvait se percevoir entre un maître et son esclave adulte ou non adulte. Bref, cette forme de pédérastie pédagogique avait ses lois visant à protéger l’éphèbe (l’adolescent) libre de toute relation impure condamnée en Grèce.

La pédérastie institutionnelle grecque pouvait être apparentée à un rite initiatique dépourvu de toute essence libidinale et jouissive; ce qui n’était pas le cas dans la Rome antique où l’homosexualité était acceptée dans le seul but du plaisir de l’homme libre : manifestation de la sexualité active virile. Il s’agissait là d’une forme d’homosexualité impliquée dans les rapports de classes sociales où le détenteur du pouvoir, le dominant, pouvait disposer sexuellement du plus faible, le dominé (esclaves de guerre, enfants…), ce dernier se comportant de façon passive. La sodomie à ce niveau des relations de position et de pouvoir était de rigueur.

C’est la forme romaine d’homosexualité, construite et déconstruite au fil des temps depuis la décadence de l’empire romain, qui a servi de modèle conceptuel en Occident.

Les philosophes grecs Platon (427-347 av. J.-C.) et Socrate (470-399 av. J.-C.), le général et consul romain Jules César (100-44 av. J.-C.), surnommé « l’homme de toutes les femmes et la femme de tous les hommes », l’empereur chinois Wu (140-87 av. J.-C.) étaient considérés comme homosexuels. En France, Henri III, Roi de France (1551-1589), était très critiqué pour ses goûts efféminés et les faveurs qu’il accordait à ses « mignons »[5]. Le compositeur russe Tchaïkovski (1840-1893) se suicida vraisemblablement à cause du problème posé par son homosexualité. Rimbaud et Verlaine, Aragon, Colette, Proust, Genet, Jean Cocteau et Jean Marais, Gide et Pasolini, Michel-Ange, Léonard de Vinci étaient homosexuels[6].

b)     En Afrique

De prime abord, il faut relever que le premier mariage gay traditionnel n'a eu lieu que le 9 avril dernier. Tshepo Cameron Modisane et Thoba Calvin Sitho, tous deux âgés de 27 ans, se sont unis selon les traditions zulu et tswana[7].

Dans son dossier « Être homosexuel au Burkina » en 2005, la journaliste Ramata SORE avait interrogé le psychologue Philipe SOME qui avait, à l’époque laissé entendre ceci : « Certaines personnes auraient tendance à dire que l'homosexualité n'existe pas chez nous, je n'en suis pas sûr. Partout, il y a des hommes et partout où il y a des sociétés, l'homosexualité a sûrement existé »[8].

Quant à l’enseignant Luc Marius Ibriga, il soutenait ceci : « Dans les milieux clos comme les internats de filles, de garçons, les prisons…, il y a des tendances homosexuelles qui s'expriment par des attouchements parce qu'à un certain moment l'Homme exprime le besoin de se lier à un autre, d'avoir des sentiments avec un autre et si à côté, il n'y a pas de sexe opposé, une fille ou un garçon, l'intéressé s'attache à une personne de même sexe que lui »[9].

Selon le psychologue Philippe SOME, L'homosexualité « peut exister de manière transitoire dans l'évolution de la personne. Elle peut se manifester pendant l'adolescence puis disparaître. Elle peut se pratiquer dans certains milieux clos, entre hommes ou entre femmes et disparaître quand ces milieux deviennent ouverts. Elle peut être une pratique exclusive chez certaines personnes. Elles optent définitivement pour telle préférence plutôt que pour telle autre. Cela se fait indépendamment de la société ».

Qu’à cela ne tienne ! Dans certaines sociétés burkinabè, les gardes chargés de surveiller les épouses du chef, subissaient les rituels de féminisation. On leur tressait les cheveux, ils portaient des boucles et des pagnes… L'homosexualité, dans d'autres sociétés, était un rituel accompli par des initiés ou avait une fonction exutoire.

Il faut souligner que plusieurs sociétés africaines reconnaissaient les étapes de développement chez l’individu, développement auquel étaient attachés certains interdits et certaines activités socio-sexuelles permises.

Les premières expériences homosexuelles se font parmi les garçons, parfois issus de la même famille, ce qui a pour but d’accroître la confiance au sein des parties prenantes. Les filles ne subissent pas ces influences sexuelles, car elles sont plus étroitement surveillées. En effet, au même moment, il est strictement interdit aux filles d’avoir les relations sexuelles avec le sexe opposé. C’est la raison pour laquelle l’homosexualité était beaucoup plus répandue parmi les jeunes, les garçons entre eux, et les filles entre elles. De telles pratiques se faisaient dans le secret, en l’absence d’adultes : c’était par exemple le cas chez les Wahiwé (en Angola). Cependant, le secret n’était pas toujours de rigueur, comme chez les Gangellas en Angola, où les relations amoureuses entre personnes de même sexe étaient littéralement instituées : aponji. Ainsi chez les Gangellas, un jeune garçon circoncis et non marié, d’environ di- huit ans, pouvait décider de vivre avec un autre de douze ans qui lui plaisait, en allant rencontrer ses parents et faire la demande officielle de vivre avec lui comme katumua. Il donnait alors aux parents comme présent une vache, des vêtements ou de l’argent. Si le parent acceptait, les deux étaient socialement reconnus comme vivant en relation. Plus tard, le mariage du plus grand ne changeait littéralement rien à la relation, car il pouvait alternativement avoir des rapports sexuels entre sa femme et son katumua, jusqu’à ce que le plus jeune grandisse et désire aussi se marier. Il apparaît que le jeu pouvait parfois être institutionnalisé et obéir à certaines règles. Tout cela était regardé avec tolérance par les adultes, puisque selon eux, il s’agissait de jeux passagers qui étaient supposés s’arrêter à l’âge adulte chez les deux parties[10].

L’homosexualité était également pratiquée pendant les rites initiatiques. L’objectif final était de transformer le statut sexuel des individus. Par exemple, le rite marquait le passage de l’adolescence à l’âge adulte chez les Beti du Cameroun appelé « SO », ou alors servait à initier les individus à l’art de la guerre (les Siwans en Libye) ou encore renforcer la cohésion sociale d’un groupe. En effet, chez les Siwans dans le désert libyen, la pédérastie fut le plus souvent reconnue pour des fins initiatiques. Au Cameroun, le « Mevungu » chez les Beti et le « Ko’o » (l’escargot) chez les Bassa étaient des rites qui comprenaient des attouchements entre femmes ayant un caractère hautement homosexuel. D’après ses adeptes, le mevungu était présenté comme une sorte de célébration du clitoris et de la puissance féminine.
Chez les Azande du Sud-Ouest du Soudan, l’homosexualité des femmes ou lesbianisme était pratiquée dans les maisons des polygames, il en était aussi de même pour les femmes Nkundó de la République Démocratique du Congo. En effet chez les Azande, la pratique consistant à épouser des jeunes garçons parmi les jeunes militaires était répandue. Pour cela, ils payaient une dot aux parents des jeunes garçons à épouser, comme ils l’auraient fait s’ils avaient voulu épouser leurs sœurs (les sœurs des garçons). Le garçon remplissait dans la journée toutes les tâches du ménage dans les tentes du camp et dans la nuit de satisfaire sexuellement leur compagnon guerrier. Cela, jusqu’à ce que lesdits garçons grandissent et prennent à leur tour des petits garçons pour « femmes ». Les Azande ne regardaient pas de telles relations comme impropre, car c’était faire preuve de sensibilité pour un homme que de dormir avec des garçons, lorsque les femmes n’étaient pas disponibles.

Des cas similaires ont aussi été notés chez les Mossi du Burkina-Faso, à la cour royale, dès le début du XXe siècle. De jeunes garçons appelés Soronés ou pages étaient choisis parmi les plus beaux, entre l’âge de sept ans et quinze ans. Revêtus en vêtements de femmes, des rôles féminins leur étaient attribués, incluant aussi des rapports sexuels avec les chefs. Cela se faisait (les rapports sexuels) le vendredi, car ce jour tout rapport hétérosexuel était socialement prohibé. Une fois que les Soronés avaient atteint la majorité, le chef leur donnait des femmes. Un tel couple appartenait au chef, de même que sa progéniture. Ainsi, un garçon issu du couple suivait la voie de son père, tandis que la fille était tout aussi promise à un Soroné adulte, tout comme l’avait été sa mère. Il apparaît ainsi que le système social de reproduction était bien manœuvré et faisait penser au système de caste, où l’on est Soroné de père en fils. Il faut préciser que ce n’était pas tous les hommes qui avaient ce privilège, mais seulement les chefs et, partant, les détenteurs du pouvoir qui ont par ce fait même le plein pouvoir d’agir sur leur sujet.[11]C’est dire que l’homosexualité n’est pas étrangère dans les sociétés africaines mais c’est la forme et l’enjeu qui différenciait d’avec celle pratiquée à l’Occident. On peut alors tenter de donner des explications pouvant ‘’justifier’’ la pratique de l’homosexualité.

2-     Explications de l’homosexualité

La théorie psychologique et celle de Freud expliquent l'homosexualité par une identification symbolique, imaginaire, affective. Dans la famille, les filles et les garçons sont éduqués par imitation. Ils voient les adultes agir, faire, se comporter, valoriser tel ou tel comportement et ils imitent, et s'identifient. Et généralement, le garçon finit par désirer être comme son père. La jeune fille veut être comme sa mère. Pour des raisons diverses, absence de l'un des parents, prégnance plus grande de l'un des parents, etc., le jeune garçon s'identifie à sa mère et veut être comme sa mère. Symboliquement, il va se comporter comme une femme. Inconsciemment, il s'identifie, a des désirs, des attitudes de femmes. Alors sa sexualité s'en trouve inversée et il va désirer comme partenaire un homme puisqu'il se sent plus ou moins femme. De la même façon, si une fille s'identifie à son père, elle aura des tendances, des allures, des désirs de garçon. Elle aura envie donc d'un partenaire femme puisqu'elle se sent plus ou moins garçon.

Physiquement, il est assez complexe de reconnaître un homosexuel. Néanmoins, l'identification est assez visible quelquefois dans le comportement, la façon de parler, de se vêtir, d'être, de marcher... Parfois, cette apparence physique est trompeuse. Une femme peut avoir des attitudes d'homme et ne pas être homosexuelle, tout comme un homme peut être efféminé sans pour autant avoir des pratiques homosexuelles.

Les disfonctionnements du foyer familial peuvent aussi expliquer l’homosexualité chez certains c’est-à-dire le fait qu’un père soit effacé, distant, peu énergique et peu présent dans la vie d’un enfant peut être à l’origine de l’homosexualité. L’enfant se trouve être déçu dans son attente affective, et inconsciemment n’a  pas pu se confronter et s’identifier à son père, image de l’homme. Et par la force des choses, l’allié de son adolescence est donc devenu sa mère, qui a été quelquefois – et souvent en compensation – accaparante, dominatrice, surprotectrice et étouffante avec lui, dans un désir de soutien. Les docteurs Gerard van den Aardweg (1987), Marmor (1980), Freud (1910, 1922), Siegelman (1974), Westwood (1960), Schofield (1965), Thomson (1973) et Kronemeyer (1980)[12] ont observé que les hommes homosexuels ont un attachement anormal à la mère. Dans de tels cas, ces hommes s’identifieront plus tard de façon exagérée à la mère et se désidentifieront du père. Même chose pour ce qui concerne les filles.

L’une des explications majeures de l’homosexualité est la déception amoureuse ou l’abus sexuel. Beaucoup de femmes à préférence homosexuelle ont été abusées par leur père ou un autre homme. Ces abus peuvent être de nature sexuelle, émotionnelle, mentale ou physique en sorte qu’elles ont été profondément traumatisées et déçues par les hommes. Comme elles ne désirent pas réveiller les souvenirs de ces abus, elles se tournent alors vers d’autres femmes pour recevoir réconfort, amour et compréhension. Ce peut être aussi le cas chez certains hommes à préférence homosexuelle, qui se tournent alors vers les hommes car ils ont été déçus des femmes, ou abusés par elles.

La peur du sida, ainsi que le désir de « tout connaître » a aussi conduit nombre de jeunes filles ou de femmes à avoir des relations homosexuelles mais aussi parfois, le facteur déclenchant a été un séjour en milieu carcéral.

Par ailleurs, une origine biologique de l’homosexualité a été avancée par bien de chercheurs tendant à contredire l’explication psychologique. En effet, pour des chercheurs comme le Pr Jacques Balthazart, spécialiste en neuro-endocrinologie du comportement de l’Université de Liège, en France, l'homosexualité est provoquée par une interaction entre des facteurs génétiques et hormonaux dans l'embryon. Selon toujours le Pr Jacques Balthazart, plusieurs études suggèrent en effet qu'un stress très important subi par la mère durant la grossesse pourrait déséquilibrer la machine hormonale de l'embryon et influencer durablement son orientation sexuelle[13]. Ce qui induit qu’on peut naître homosexuel.

Enfin, les médias à travers le système de la mondialisation constituent un facteur explicatif de la pratique de l’homosexualité. Ce sont les médias qui avaient relayé à l’époque le premier mariage homosexuel de deux couples qui a eu lieu le 1er avril 2001 au Pays-Bas. L’une des mariées, Anne Marie Thus affirmait ceci : « Nous nous sommes mariées par amour, pas pour des raisons politiques. Mais nous savions bien sûr que c'était un moment historique [...]. Un hétérosexuel n'a jamais besoin de se demander s'il a le droit de se marier ou pas, il a seulement besoin d'avoir assez de chance pour trouver l'amour de sa vie »[14]. Quand on connaît bien les effets des médias surtout de masse, ils ont un été un canal de publicité pour l’homosexualité ; ce qui a des effets sur les publics des médias.

Ce qu’il faut retenir c’est que les chercheurs semblent s’accorder sur l’impossibilité, en l’état actuel des connaissances de définir précisément le rôle respectif de l’inné et de l’acquis dans les sources de l’homosexualité.

III-                  L’homosexualité face aux réalités africaines

Le constat qui se dégage de façon générale est que c’est à partir des années quatre-vingts que l’homosexualité a commencé à devenir visible en Afrique, notamment dans la partie Sud. En effet à Cape Town dès 1980, apparaît une discothèque pour homosexuels/les. Au Zimbabwe, dès 1990, l’association des « Gays and Lesbians of Zimbabwe » (GALZ) est mise sur pied avec deux principaux objectifs : promouvoir les services sociaux aux gais et lesbiennes dans le pays, et établir un programme de counselling sur le VIH/SIDA. Le premier festival homosexuel a été organisé en Afrique du Sud en octobre.[15]

L’Afrique francophone connaît les manifestations de l’homosexualité avec l’avènement du processus de démocratisation, marquant, entre autres, les libertés individuelles d’expression, de religion et pour certains de choix sexuels, que l’homosexualité a été de plus en plus visible.

Au Cameroun, les lieux de rencontre se sont multipliés, surtout dans les grandes villes : il s’agit le plus souvent de bars, restaurants, de boîtes de nuit…La première boîte gay fut ouverte en 2002 à Douala (capitale économique du Cameroun), « le Pacific » et fermée parce que le bailleur des lieux voulait y faire un autre investissement.

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À Ouagadougou et partout ailleurs au Burkina Faso, l’homosexualité est loin d’être tolérée même si le nombre d’homosexuels s’élevaient déjà à 263 homosexuels en mars 2014[16].

Le continent africain est un continent qui tient toujours mordicus à ses traditions face au système de mondialisation. Dans les traditions, l’on a toujours eu affaire à des mariages hétérosexuels et la dote est acceptée en conséquence suivant des sacrifices rituels. Pour ce qui est de l’Afrique de l’Ouest, nous n’avons pas encore pris connaissance de l’acceptation de la dote d’un homme en vue du mariage homosexuel.

En outre, l’une des caractéristiques du continent africain, c’est les religions islamiques et chrétiennes y sont répandues. Et ces deux religions sont très catégoriques quant à la pratique d’une telle sexualité. En effet, le terme de sodomie vient du nom de la ville de Sodome. L'histoire de Sodome et de Gomorrhe, selon la Bible et le Coran, révèle que Dieu a détruit ces deux villes en faisant pleuvoir sur elles, du feu et du soufre. Selon les deux livres saints : « Le cri contre Sodome et Gomorrhe s'est accru, et leur péché est énorme ». Les vieillards et les enfants dont Lot était le prophète vinrent le trouver et lui dirent : « Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions » (Genèse 19.5). Dans la Bible, "connaître"  veut dire avoir des relations sexuelles. Lot comprit leurs intentions et proposa des membres de sa famille : « Voici, j'ai ici deux filles qui n'ont point connu d'homme; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu'il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit » (Genèse 19.8). La punition contre ceux qui pratiquent l'homosexualité est la mort. C'est pourquoi Dieu a détruit par le feu Gomorrhe et Sodome, villes où l'homosexualité était largement pratiquée.
Ramata Soré fait dire par El hadj Adama Sakandé, premier vice-président de la communauté musulmane du Burkina (2005), que « l'homosexualité qu'elle soit pratiquée par une femme ou par un homme, est sanctionnée par la loi islamique, la Charia ». Et cette sanction n'est rien d'autre que la mort. L’interdit de l’homosexualité est d’ailleurs ancien et commun aux trois religions monothéistes –judaïsme, christianisme, islam– et figure en toutes lettres dans la Bible: «Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination» (Lévitique 18-22).

Même s’il y a des homosexuels qui vont à l’Eglise ou à la mosquée, les deux religions condamnent l’homosexualité. Et considérant les mœurs, les us et coutumes, les traditions, l’expression de l’homosexualité est demeure aujourd’hui une chimère dans bien de pays en Afrique.

Le chef d’Etat gambien, Yaya Jammeh, en 2015 a mis en garde les homosexuels dans son pays : « L’homosexualité est une pratique contre-nature. Je n’ai jamais vu un coq ou un dindon homosexuel ni lesbienne … Il n’y aura pas de pitié contre les adeptes d’une telle pratique. Nous ne permettrons jamais l’homosexualité dans notre pays. Walahi, Bilahi, Talahi, Al-Azim ! Tout gay ou lesbienne pris en Gambie, aura le sexe coupé et découpé en morceaux. Vous allez être soit un homme soit une femme, ou allez chercher un visa et s’installer ailleurs. Je donne un avertissement sévère aux homosexuels et aux lesbiennes: Éloignez-vous totalement de la Gambie. Ne venez pas ici. Si je prends un gay ici, je vais couper et découper son pénis en morceaux »[17]. qui pratiquent l'homosexualité

Le président zimbabwéen, Robert Mugabe n’a pas manqué de faire cette blague au président américain Barack Obama, lors de son 88e anniversaire, sur les ondes de la  radio zimbabwéenne : « Puisque le président Obama soutient les mariages entre personnes de même sexe, qu'il défend les homosexuels et apprécie les beaux visages, il est nécessaire que je me rende à Washington, que je me mette à genou et que je lui demande sa main »[18]. En 2012, il n’est pas allé par quatre chemins pour dire sa vérité à David Cameron : « La nature est la nature. Elle a créé le mâle et la femelle. Vous, David Cameron, suggérez-vous que vous ne savez pas ça, ou est-ce qu’il y a une sorte de démence, ou cela fait-il partie de la culture des Européens ? Selon leurs journaux, c’est l’un de mes péchés. Que j’ai dit qu’ils (les gays) étaient pires que les porcs et les chiens parce que les porcs savent qu’il y a des mâles et des femelles. C’est même dans la Bible : vous créez grâce au système du mariage (…). Voilà comment nous sommes nés, c’est pourquoi nous rejetons catégoriquement cela et vous disons (à Cameron) d’aller en enfer (…). S’il vous plaît, jeunes hommes et jeunes femmes, vous n’avez pas la liberté pour les hommes d’épouser des hommes et pour les femmes d’épouser des femmes. C’est la liberté de Dieu. C’est ce qui nous a créés, vous et moi. »[19]

Une déclaration à la suite de laquelle les ‘’forumistes’’ n’ont pas manqué, la plupart, d’exprimer leur colère à l’endroit du président Robert Mugabé. Par exemple une certaine Pasteure Louise a posté ceci : « oh marie imaculé, vous qui êtes toutes puissantes et mère de l’humanité, reine des cieux priez pour tous ces internautes qui n’aimes pas leur frères et sœurs homosexuels, mettez en leurs cœurs l’amour au lieu de la haines, guérisser leur hompphobie<br/>et préserver les du feu de l’enfer pour ne pas avoir aimer leur frères et sœur homosexuels, pardonner-leurs vous qui avez un si grand cœur et montrer leurs le chemin de l’amour au lieu de la haine. Amen ! » (sic) Rodolpho, lui, soutien bien l’assertion du président: « qu’il aille brûler en enfer ce david cameron ainsi que tous ceux qui cautionnent ces pratiques contre nature. Faut pas aller loin pour comprendre qu’ils veulenet l’extinction de l’espèce humaine créée par dieu. Voilà leur mission, ces démons. Chers frères, chères sœurs mobilisons ous pour ne pas céder à ces pratiques immorables et destructrices que ces &quot :satans&quot veulent vous imposer. Leur aide, nous n’en voulons plus si telle doit être la condition. Des chefs d’etats comme mugabé et atta mills voilà ce qu’il nous faut pour leur dire non ! et ***** ! quand il le faut » (sic).

Au regard du nombre de pays ayant légalisé l’homosexualité (15)[20] et au regard des mentalités des populations africaines, on peut affirmer que l’homosexualité est loin d’être la bienvenue dans certains pays comme le Burkina Faso même si la tendance des bailleurs de fonds des pays en voie de développement est de les amener à voter des lois allant dans le sens de l’adoption de l’homosexualité. Le journal Bendré[21] s’interrogeait d’ailleurs là-dessus : « Jusqu’à quand tiendra le Burkina Faso » sous la pression des défenseurs de l’homosexualité ? Le journal donne ainsi qu’il suit sa lecture des faits : « D’ailleurs, des signes avant-coureurs sont déjà là et ils montrent à souhait que la pression étrangère est en passe de porter ses fruits. Sous la Transition en effet, une proposition de loi portant « interdiction, répression de l’animalité, de l’homosexualité et de la pédophilie » n’aurait même pas franchi la porte du bureau du président du Conseil national de la Transition (C.N.T.), selon un député de l’époque. Le motif avancé par le C.N.T. pour ne pas examiner ladite proposition de loi serait qu’elle n’est pas une priorité pour le Burkina Faso. »  Le journal révèle par la suite que ce prétexte du C.N.T. émane bel et bien de la pression étrangère et pointe du doigt l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, certaines chancelleries occidentales, les pays scandinaves notamment. D’ailleurs le réseau des jeunes Lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels, queer (L.G.B.T.Q) a installé son siège à Ouagadougou depuis 2012. Dans la lutte contre le V.I.H./SIDA, les partenaires financiers exigent la prise en charge des personnes homosexuelles. Pour l’Ouaganda qui a promulgué la loi portant répression de l’homosexualité, les Pays-Bas, premier pays à avoir légalisé le mariage homosexuel, a gelé le versement de 7 millions d’euros annuels au système judiciaire ougandais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

Tout compte fait, l’homosexualité s’est vite répandue dans le monde entier par le biais entre autres des médias. C’est une pratique légalisée dans une quinzaine de pays de par le monde entier. Et en Afrique, l’Afrique du Sud est citée. Même si les scientifiques ne sont pas tous unanimes sur les origines psychologiques de la pratique de l’homosexualité, il demeure en fin de compte, que c’est une pratique non habituelle en Afrique, et plus encore au Burkina et en Afrique de l’Ouest. En tout cas, les pays arabes en général, et maghrébins en particulier, ne font pas de cadeau même aux présumés homosexuels.

La vérité est que les populations burkinabè ne sont pas prêtes à tolérer cette pratique même si les autorités lésinent encore à ce sujet au vu de la pression de la part de certains bailleurs de fonds et partenaires très importants. Pour exemple, en 2013, une partie de la population ouagalaise a manifesté contre le Plan d’action 2013-2015 de lutte contre le VIH, le Sida et les IST dans la commune de Ouagadougou qui s’engageait en faveur des homosexuels et des prostituées dans la lutte contre le VIH/Sida. Le 08 août 2013, le cheikh Aboubacar Sana au nom de la communauté musulmane mettait en garde les autorités en ces termes : « Nous désobéirons à l’autorité si elle entreprend un tel projet (mariage pour tous) au Burkina Faso »[22].

Régis Viguier s’alarmait justement sur la nature humaine en ces termes : « La nature profonde du psychisme de l’animal humain pose de troublantes question. À tout moment, en effet, l’irruption de l’irrationnel peut compromettre son équilibre instable et son jugement qui lui enseigne la sagesse. Si l’on doit être amené dans le tourbillon qui, du néant conduit au néant, du moins convient-il d’aménager au mieux l’éphémère séjour sur terre, en vue de fournir à tous les moins mauvaises conditions de satisfaction. »[23]Pour mettre fin l'homosexualité, certains proposent d'inculquer aux enfants les valeurs culturelles et spirituelles africaines. Mais la principale question qui se pose est : que faire des homosexuels qui vivent souvent sous nos barbes et nos yeux incognito et même à visage découvert ?

Une véritable question qui ne se limite plus à la société mais fait appel à la politique publique en la matière. Une politique au nom de laquelle la plupart des États africains ne sont pas prêts à trancher clairement au regard de certains bailleurs de fonds ou partenaires techniques et financiers qui n’hésiteront pas à couper leur aide. Mais pour sûr la Gambie et le Zimbabwé ne vont pas adopter l’homosexualité tant que Yaya Jammeh et Robert Mugabé seront toujours au pouvoir. Et alors, jusqu’à quand l’Afrique pourra tenir face à la pression des défenseurs de l’homosexualité, quand l’Organisation des Nations unies (O.N.U.) elle-même s’invite à la danse ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

OUVRAGE

-        VIGUIER Régis, Le paradoxe humain, essai d’anthropologie humaine, Paris, L’Harmattan, 2004, 271p.

-        GUEBOGUO Charles, L’homosexualité en Afrique: sens et variations d’hier à nos jours, in Socio-logos, revue publiée par l’association française de sociologie) in https://socio-logos.revues.org/37, consulté les  15 et 16/04/2016 à ;

-        Oser en parler, Ce qu’est réellement l’homosexualité in http://www.oserenparler.com/lhomosexualite/,édition 2016, consulté les 10 et 16/04/2016

-        SCHILIS-GALLEGO Cécile, Qui étaient les premiers couples homosexuels mariés dans les autres pays ?, in http://www.slate.fr/monde/73089/premiers-mariage-gay (Slate FR) consulté le 13 mars à 17h44 ;

 

ARTICLES

-        BASSOLE Hermann Frédéric, Ban K-moon à propos de l’homosexualité : … Faisons preuve de compassion, in http://lefaso.net/spip.php?article70028 (lefaso.net) publié le 04 mars 2016

-        SORE Ramata, Être homosexuel au Burkina in http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_64.htm consulté le 13 mars 2016 à 16h

 

-        NABOLE Ismaël, Révélations d’un homosexuel : « A Ouaga, il y a 263 homosexuels », article du journal en ligne 226 Infos http://226infos.net/?p=574 () consulté le 14/04/2016 à 13h42

 

-        Louis Mar, Yaya Jammeh, « Walayi, Bilahi, Talahi, Al-Azim ! Tout gay ou lesbienne pris en Gambie… http://www.leral.net/Yahya-Jammeh-Walahi-Bilahi-Talahi-Al-Azim--Tout-gay-ou-lesbienne-pris-en-Gambie_a152679.html (leral.net) consulté le 01 avril 2016 à 20h10

 

-        Sputnik France, Mariage gay aux USA : blague homophobe de Mugabé à l’encontre d’Obama https://fr.sputniknews.com/international/201507011016805290/ () consulté le 15/04/2016 à 15h07

-        Le Monde, Homosexualité innée ou acquise ? Un chercheur relance le débat in http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/04/l-homosexualite-est-genetique-selon-un-chercheur_1301366_3244.html consulté le 25 mars 2016 à 09h47

-        Simon Pierre, Homosexualité : Jusqu’à quand tiendra le Burkina Faso ? in Bendré-Hebdomadaire d’information et de réflexion-N°874 du 14 mars 2016

-        Basidou, Au Burkina, des manifestations contre l’homosexualité in http://burkinabeintegre.mondoblog.org/2013/10/30/burkina-des-manifestations-contre-lhomosexualite/  consulté le 18/042016 à 22h25

-        Mariage homosexuel : c’est désormais possible dans 15 pays (et quelques) http://lci.tf1.fr/monde/mariage-homosexuel-c-est-desormais-possible-dans-15-pays-et-quelques-8391686.html consulté le 11/04/2016 à 6h45

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANNEXE

Pays ayant légalisé l’homosexualité :

-        Pays-Bas : en avril 2001, premier pays à ouvrir le mariage civil aux couples de même sexe avec le droit d'adopter des enfants.

-        Belgique : légalisation depuis juin 2003 avec des restrictions sur la filiation mais les couples homosexuels ont obtenu en 2006 le droit d'adopter.

-        Espagne : légalisation en juillet 2005 du mariage homosexuel. Les couples homosexuels mariés ou non peuvent adopter.

-        Canada : entrée en vigueur en juillet 2005 d'une loi sur le mariage des homosexuels et le droit d'adopter. La majorité des provinces autorisaient déjà les unions homosexuelles.

-        Afrique du Sud : en novembre 2006, premier pays d'Afrique à légaliser l'union entre deux personnes de même sexe par "mariage" ou "partenariat civil". Ces couples peuvent adopter.

-        Norvège : une loi de janvier 2009 met sur un pied d'égalité homosexuels et hétérosexuels, tant pour le mariage et l'adoption que pour bénéficier d'une assistance à la fécondation.

-        Suède : depuis mai 2009, les couples homosexuels peuvent se marier civilement ou religieusement. L'adoption pour tous est autorisée depuis 2003.

-        Portugal : légalisation en juin 2010 sans mais pas de droit à l'adoption.

-        Islande : légalisation entrée en vigueur en juin 2010, adoption autorisée depuis 2006.

-        Argentine : en juillet 2010, premier pays à autoriser le mariage homosexuel en Amérique latine. Les couples homosexuels peuvent adopter.

-        Danemark : depuis juin 2012, les couples homosexuels peuvent se marier à l'Eglise luthérienne d'État. Le Danemark a été le premier pays au monde à autoriser les unions civiles entre personnes du même sexe, en 1989.

-        Uruguay : en avril 2013, deuxième pays d'Amérique latine à reconnaître le mariage entre personnes de même sexe. Il avait légalisé en 2009 l'adoption par les couples de même sexe.

-        Nouvelle-Zélande : le mariage homosexuel a été légalisé en avril 2013 - 27 ans après la dépénalisation de l'homosexualité - une première en région Asie-Pacifique.

-        France : une loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe et l'adoption est entrée en vigueur en mai 2013.

-        Angleterre et Pays de Galles : entrée en vigueur samedi d'une loi adoptée en juillet 2013 sur le mariage homosexuel. Les couples homosexuels avaient déjà les mêmes droits parentaux que les couples hétérosexuels (adoption, procréation médicalement assistée et gestation pour autrui sans rémunération). L'Écosse et l'Irlande du Nord ont leur propre législation sur le sujet.

-        Par ailleurs, le Brésil a autorisé de facto le 14 mai 2013 les mariages homosexuels avec une décision du Conseil national de la justice obligeant tous les officiers d'état civil à les enregistrer dans l'attente d'une loi au Parlement.

-        Deux pays autorisent le mariage gay sur une partie de leur territoire : le Mexique dans la capitale fédérale, Mexico, depuis 2009 et les États-Unis dans la capitale, Washington, ainsi que dans 17 États (Californie, Connecticut, Delaware, Hawaii, Illinois, Iowa, Maine, Maryland, Massachusetts, Minnesota, New Hampshire, New Jersey, New York, Nouveau Mexique, Rhode Island, Vermont et Washington).[24]

 

 



[1] http://lefaso.net/spip.php?article70028 (Hermann Frédéric BASSOLE, Ban K-moon à propos de l’homosexualité : … Faisons preuve de compassion, in lefaso.net, article en ligne publié le 04 mars 2016)

[2] https://socio-logos.revues.org/37 (Charles Gueboguo, L’homosexualité en Afrique: sens et variations d’hier à nos jours, in Socio-logos, revue publiée par l’association française de sociologie) consulté le 16/04/2016 à 10h17

[3] http://www.oserenparler.com/lhomosexualite/formes/  (Les différentes formes d’homosexualité) consulté le 10/04/2016 à 17h30

[4] http://www.oserenparler.com/lhomosexualite/ (Oser en parler, Ce qu’est réellement l’homosexualité)

[5] http://www.oserenparler.com/lhomosexualite/defgay/ (Oser en parler, Ce qu’est réellement l’homosexualité) consulté le 16/04/2016) à 10h30

[6] Idem

[7] http://www.slate.fr/monde/73089/premiers-mariage-gay (Cécile Schilis-Gallego, Qui étaient les premiers couples homosexuels mariés dans les autres pays ?, in Slate FR) consulté le 13 mars à 17h44

[8] http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_64.htm (Ramata Soré, Être homosexuel au Burkina) consulté le 13 mars à 16h

[9]Idem

[10] https://socio-logos.revues.org/37 (Charles Gueboguo, L’homosexualité en Afrique: sens et variations d’hier à nos jours, in Socio-logos, revue publiée par l’association française de sociologie) consulté le 16/04/2016 à 11h28

[11] https://socio-logos.revues.org/37 (Charles Gueboguo, L’homosexualité en Afrique: sens et variations d’hier à nos jours, in Socio-logos, revue publiée par l’association française de sociologie) consulté le 15/04/2016 à 11h30

[12] http://www.oserenparler.com/lhomosexualite/homosexualite_irreversible/cause/ (Les causes de l’homosexualité) consulté le 15/04/2016 à 17h05

[13] http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/02/04/l-homosexualite-est-genetique-selon-un-chercheur_1301366_3244.html (article en ligne du journal Le monde : Homosexualité innée ou acquise ? Un chercheur relance le débat) consulté le 25 mars 2016 à 09h47

 

[14] http://www.slate.fr/monde/73089/premiers-mariage-gay (Cécile Schilis-Gallego, Qui étaient les premiers couples homosexuels mariés dans les autres pays ?, in Slate FR) consulté le 13 mars à 17h

[15] Idem

[16] http://226infos.net/?p=574 (Ismaël Nabolé, Révélations d’un homosexuel : « A Ouaga, il y a 263 homosexuels », article du journal en ligne 226 Infos) consulté le 14/04/2016 à 13h42

[17] http://www.leral.net/Yahya-Jammeh-Walahi-Bilahi-Talahi-Al-Azim--Tout-gay-ou-lesbienne-pris-en-Gambie_a152679.html (Louis Mar, Yaya Jammeh, « Walayi, Bilahi, Talahi, Al-Azim ! Tout gay ou lesbienne pris en Gambie… » in leral.net) consulté le 01 avril 2016 à 20h10

[18] https://fr.sputniknews.com/international/201507011016805290/ (Sputnik France, Mariage gay aux USA : blague homophobe de Mugabé à l’encontre d’Obama) consulté le 15/04/2016 à 15h07

[19] Idem

[20] Cf. annexe

[21] Simon Pierre, Homosexualité : Jusqu’à quand tiendra le Burkina Faso ? in Bendré-Hebdomadaire d’information et de réflexion-N°874 du 14 mars 2016

[22]http://burkinabeintegre.mondoblog.org/2013/10/30/burkina-des-manifestations-contre-lhomosexualite/ (Basidou, Au Burkina, des manifestations contre l’homosexualité) consulté le 18/042016 à22h25

 

[23] Viguier Régis, Le paradoxe humain, essai d’anthropologie humaine, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 38

[24] http://lci.tf1.fr/monde/mariage-homosexuel-c-est-desormais-possible-dans-15-pays-et-quelques-8391686.html (Mariage homosexuel: c’est désormais possible dans 15 pays (et quelques)



06/05/2016
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