Mensana

Mensana

PME/PMI


Entrepreneuriat jeunes filles : elle réussit à récolter 2,5 tonnes de maïs pour lancer son projet d’aviculture

Être jeune fille et entreprendre n’est certainement pas facile sous nos tropiques. San-zewmè Eveiline Somda, jeune comptable du Burkina Faso, a pris le risque de suivre le chemin sinueux de l’entrepreneuriat. Son projet d’entrepreneuriat : créer une ferme dédiée à l’aviculture à Diébougou, dans la région du Sud-Ouest du Pays des Hommes intègres où elle vit avec sa mère et ses deux petits frère et sœur. Nous l’avons rencontrée au détour d’une rencontre régionale des jeunes à N’Djamena, le 12 novembre 2019.  

 

Elle n’a pas une taille imposante et arbore son Faso Danfani comme tout bon Burkinabè à l’extérieur pour une rencontre d’envergure régionale. San-zewmè Eveline Somda que nous avons rencontrée à N’Djamena a la démarche rassurante et le regard confiant. Son histoire d’entreprendre, même si elle ressemble à bien d’autres, a le mérite de convoquer émotion et pragmatisme. Elle se réclame jeune entrepreneur à un stade où son projet est à l’étape embryonnaire. Un projet qui vise l’aviculture qu’elle compte mettre sur pied à Diébougou d’où elle est d’ailleurs native.

 

Lire la suite: Fondation Afrik Eveil

 


27/11/2019
0 Poster un commentaire

Entrepreneuriat digital et Développement durable : Marianne Petit décortique Etiquettable

 

 

Marianne Petit. Si vous n’avez pas encore retenu ce nom, l’occasion vous est toute offerte. Passionnée qu’elle est de l’entrepreneuriat sous son aspect environnemental, cette jeune dame de 32 ans fait du digital un moyen d’action pour le changement de comportement des Français vis-à-vis de l’environnement. Ancienne étudiante du master Communication écocityoyenne, Patrimoine et Développement durable (COMEDD), elle a cofondé l’ « applicationde cuisine ou d’alimentation durable », Etiquettable. Cette application mobile, gratuite et collaborative « donne grosso modo les bonnes informations pour essayer de s’alimenter autrement » avec une géolocalisation et une présentation des recettes durables, de petites astuces, etc. Même si elle a entrepris par ‘’opportunité’’, aujourd’hui elle ne regrette rien et a toute l’énergie pour aller de l’avant, alliant allègrement communication digitale et développement durable. Végétarienne qu’elle est avec un faible pour le plantain et les patates douces, elle a un seul conseil : « Osez, ayez confiance. »

 

 

Yéroséo :Vous êtes issue de la formation COMEDD. Aujourd’hui, en quoi votre formation à l’université vous est-elle utile en tant que communicante ?

Marianne :C’est une bonne question (rires). Cela m’a aidée à me poser les bonnes questions sur mes projets c’est-à-dire avoir un regard qui soit toujours un peu critique sur tout ce que je produis. Ce n’est pas toujours facile de faire l’aller-retour. Ma formation aussi m’a permis de faire un stage parce que moi je n’avais pas fait de filière Communication avant mon master 2. Ça m’a permis en tout cas de commencer à me professionnaliser à partir des cinq mois de stage (Ndlr :les étudiants en Master COMEDD doivent effectuer obligatoirement un stage de 4-6 mois). C’était vraiment utile pour moi.

 

Vous êtes fondatrice de l’agence de communication Cause. D’où vous est venue l’idée d’entreprendre un tel périple ?

Agence de communication (hésitations). C’est un grand mot. Disons que je travaille à mon compte et je travaille avec beaucoup de partenaires. L’agence de communication, ça c’est plutôt pour les clients afin qu’ils comprennent qu’on est plusieurs à travailler sur un projet. Je travaille d’ailleurs rarement seul.

A la base, il y avait quelqu’un qui me connaissait et qui souhaitait bénéficier de mes compétences en termes de communication du développement durable et particulièrement en termes de vulgarisation scientifique. Donc, j’ai créé mon statut pour répondre à son besoin en me disant : ‘’Franchement tentons et puis on verra bien si ça marche ou pas’’. Et en fait l’expérience a été très positive parce que cela m’a permis de toucher beaucoup d’autres clients grâce à eux. Et des clients dans divers champs, divers secteurs. Ça, c’est le côté pratique de cet entrepreneuriat et puis l’autre, c’était que je m’intéressais beaucoup au sujet de la communication environnementale. Je me rendais compte à titre personnel que le greenwashing, le socialwashing, à titre personnel, étaient monnaie courante. Moi, ça choquait un peu mes valeurs. Et je me suis dit que quand on communique sur l’environnement dans une grosse boîte et même des fois dans les petites boîtes, il est très facile dans tomber dans le travers. Cela m’a donné l’envie d’entreprendre un peu différemment en considérant que j’ai cet aspect communication, j’ai l’aspect critique, j’ai des outils parce que je me suis professionnalisée, mettons alors tout ça ensemble. En clair, je voulais répondre à un besoin qui n’était pas le besoin immédiat des entreprises.      

 

Vous travaillez aussi pour le projet « Etiquettable » entre autres. De quoi s’agit-il concrètement ?

En fait, je suis cofondatrice de ce projet. C’est une application de cuisine ou d’alimentation durable. Une application mobile, gratuite, collaborative qui donne grosso modo les bonnes informations pour essayer de s’alimenter autrement en prenant en considérant les poissons menacés, les fruits et légumes de saison, les restaurants engagés autour de soi avec une géolocalisation, des recettes durables, de petites astuces, etc. Ce projet a été fait par l’entremise de mes premiers clients. Maintenant je bosse pour eux, je suis aussi salariée de leur boîte. Et il y a deux ans, on produisait beaucoup d’études sur l’alimentation, les impacts carbone de l’alimentation. On voyait que c’était un levier pour les citoyens, pour lutter contre le changement climatique, pour prendre d’autres habitudes, en essayant de sortir de la nourriture industrielle. On produisait des études en partenariat avec l’ADEME et puis on a constaté que ces études finissaient dans les placards. En d’autres termes, elles ne sont pas très valorisées. On s’est dit : ‘’Mais c’est dommage. Nous on a les informations et on ne sait pas trop quoi en faire.’’ Et en même temps, on voit une grosse tendance de digitalisation dans la société, d’applications en lien avec le sport par exemple. On a constaté également que pour chercher les bonnes informations quand on a envie de manger, c’était hyper compliqué au regard des informations qui sont éparpillées.

On s’est dit qu’il devrait avoir un moyen pour que les Français soient plus au clair avec ces questions, les appréhendent mieux et passent à l’action. Et donc on décide, après ce constat et aussi après en avoir parlé à de potentiels utilisateurs, de se lancer. On a fait une première campagne pour tester la notoriété du produit ainsi que son utilité. Une première campagne qui consistait juste à récolter des fonds pour démarrer. On a travaillé sur cette campagne pendant deux mois avec les moyens du bord. On a pu vérifier si notre intuition répondait à un véritable besoin. Et on a vu que c’était le cas. On est allé alors chercher les financements pour mettre en place une application qui est aujourd’hui téléchargeable sur Android et Appstore.

 

 

Aujourd’hui, les entreprises, les associations, les organisations non gouvernementales, les collectivités publiques tendent vers une communication responsable qui tienne compte du développement durable. Vos partenaires sont-ils prêts à miser dans la communication responsable ?

 

Pour moi, tout dépend de ce qu’on entend par communication responsable. Si le fait que les organisations de manière générale prennent en compte le développement durable dans leur communication, ça c’est sûr que oui. Moi je le constate au quotidien. Elles sont effectivement prêtes à cela. Mais ce que je vois, c’est que c’est souvent lié à une image de marque, à la valorisation de l’image de marque de l’entreprise en particulier dans les grosses boîtes. Ça c’est que je vois, c’est mon expérience quotidienne. Après quand il s’agit de communication responsable c’est-à-dire de communication sur le développement durable qui est à la fois critique et qui limite ses propres impacts environnementaux (ça c’est que moi je fais), mes clients à moi sont effectivement prêts à écouter mais pas forcément à tout acter. Par exemple, tu as des actions très simples comme écoconcevoir un document print, ça moi je peux le discuter facilement avec mes clients. Après lorsqu’on va toucher au message, c’est-à-dire quand on va les interroger sur la visée de leur message, les abus de langage, mes clients peuvent être plus frileux parce que cela ne va pas forcément dans leur sens, de la valorisation de leur image de marque comme ils aimeraient le faire. Et pour éviter les frictions et les encourager à aller plus loin, je les préviens que je fonctionne comme ça, que la communication responsable tient aussi bien compte de la critique que de l’écoconception des documents par exemple. Je les alerte également sur certains aspects. Et puis il y a des fois, clairement pour certaines organisations, c’est utopique. Cela m’est arrivé notamment dans des interviews de responsables DD (Ndlr : Développement durable) de grandes entreprises type cosmétique. Là, tu ne maîtrise rien. C’est vraiment le dernier maillon de la chaîne. Tu sers à valoriser leur discours, mais tu n’as aucun impact. Mais généralement, cela dépend de la taille de l’entreprise. J’arrive à passer plus facilement des messages sur les PME ou les TPE que chez les grosses entreprises.

 

Et sentez-vous vraiment que les gens passent à l’action ?

(Sourires) Oui dans certains domaines mais dans l’environnement, peut-être un peu moins. J’ai l’impression que les choses changent au vu de mon environnement de travail, mon regard peut être biaisé à ce niveau. J’ai le sentiment que ça correspond à une réalité de la société où les gens achètent de plus en plus bio, les gens veulent de plus en plus d’informations sur leurs produits alimentaires. Mais est-ce que les gens changent autant que ça ? Je te dirai oui plus par intuition que par connaissance ou études.

 

Avec votre expérience en matière d’entrepreneuriat que direz-vous aux jeunes générations qui s’intéressent à l’entrepreneuriat ayant en ligne de mire l’environnement ?

Alors je leur dirai plusieurs trucs. Il faut être curieux. Ensuite, si vous voulez faire de l’entrepreneuriat, faites du réseau :’’Allez dans des événements qui concernent l’entrepreneuriat, intéressez-vous au digital, même à des trucs qui sont un peu loin de vous.’’ Moi, je n’aime pas trop le digital mais je m’y intéresse. Il faut sortir de sa zone de confort et allez toucher à des choses qui ne sont pas immédiatement compréhensible pour nous. Ça c’est une chose. La deuxième chose, c’est de créer un modèle économique viable, c’est-à-dire partir d’un besoin existant, sinon ça ne sert à rien, parce qu’on entreprend pour répondre à un besoin. Il faut se aussi se poser la question à savoir si les gens sont prêts à payer pour ce que je leur donne. Moi, je ne me suis pas du tout poser la question comme ça, parce que quelque part j’ai eu l’opportunité et je me suis jetée dessus. Mais je sais que, pour avoir monté d’autres projets, il vaut mieux se poser la question du modèle économique au départ et aussi la viabilité financière. Est-ce que mon projet tient financièrement ? Est-ce que là j’ai des clients potentiels ? Comment je m’y prends pour aller chercher des clients ? Et franchement un des moyens les plus efficaces, c’est d’aller faire du réseau, d’aller parler avec les gens, d’être curieux, de poser des questions, de parler de son projet, d’avoir confiance suffisamment en soi et à la fois d’écouter les retours des potentiels clients ou partenaires sur ce qu’ils ont déjà vu du domaine et ainsi remettre en question son projet et le réajuster.

 

 

Yéroséo

 

 


10/09/2018
1 Poster un commentaire

Ex-Change et PME

Ils sont venus, ils ont vu, ils vont vaincre !

C’est dans la résidence de la consule de Belgique, Mme Malaika LOUMBUME, et sous la houlette de M. Michel Ratiau, Coordonnateur de Ex-Change, que s’est tenu l’exposé-témoignage suivi de débat de l’association Ex-Change, en cette soirée du lundi 07 mars 2016 à Ouagadougou. Autour du thème « Echange de connaissances et expériences entre PME burkinabè et experts belges bénévoles », les membres de ladite association ont pu partager les informations nécessaires pour permettre aux responsables PME présents de repenser leur management.

 

Ex-Change, « c’est une interface entre Burkinabè et experts belge », explique d’entrée de jeu M. Michel Ratiau, Coordonnateur de Ex-Change, une association belge sans but lucratif. C’est une association qui regroupe des bénévoles notamment des chefs d’entreprises et experts belges évoluant dans plus de six cents domaines. Ces derniers mettent leur expertise à la disposition des responsables des PME au Burkina Faso qui fonctionnent et veulent diversifier et moderniser leur entreprise. Pour bénéficier de cette expertise, il faut d’abord être une petite et moyenne Entreprise (PME) âgée de deux (02) au moins et ayant un chiffre d’affaire entre 17 millions et 340 millions, a précisé Michel Ratiau face au parterre d’invités. Pour ce faire, il suffit d’introduire une demande au sein de l’association située à Ouagadogou, à Kossodo, la demande sera étudiée et un expert vous sera envoyé pour les besoins que vous avez exprimés. La seule charge qui revient au demandeur, c’est le logement de l’expert, ses déplacements et sa pitance quotidienne, a ajouté le coordonnateur de Ex-Change avant de préciser les domaines d’intervention qui sont les aspects techniques (amélioration de la qualité, conseils…), organisationnels, managériaux sans oublier l’aspect formation.

 

Grâce à Ex-Change, elle a modernisé son entreprise

Les responsables de PME intéressés par ces différents ont été invités à déposer incessamment leur demande. Et pour ceux qui rechignaient, le témoignage de Mme Monique Kam les a encouragés. Grâce à Ex-Change, cette technicienne d’assurance reconvertie en entrepreneure investit dans la boucherie aujourd’hui, et ça marche bien, foi de celle-ci, pour qui le secret réside dans l’hygiène, le positionnement de ses produits et la particularité de son entreprise. Les invités présents d’ailleurs à cette soirée de partage n’en sont pas repartis non sans avoir dégusté les « boulettes belges » de Mme Monique Kam, promotrice de la « Boucherie du Monde ».


10/03/2016
0 Poster un commentaire