Lancement officiel d’Agribusiness TV: Stimuler désormais la jeunesse à l’entreprenariat agricole par l’image
C’est ce 05 mai 2016 que le projet Agribusiness TV, la première web TV en Afrique, a pris officiellement forme à Ouagadagougou, au sein de la Direction générale de la Coopération (DGCOOP). Selon les promoteurs de ce projet web télé, l’objectif est de stimuler la jeunesse à l’entreprenariat agricole et à l’innovation, en leur faisant « découvrir l’agriculture autrement ». Il suffit d’avoir l’internet, de télécharger l’application ‘’agribusiness tv’’ via Apple ou Google play pour les téléphones de marque Androïd et Iphone, et suivre mensuellement des reportages et témoignages de jeunes entrepreneurs agricoles africains.
05 mai 2016. C’est une date qui restera gravée dans l’histoire de l’agriculture au Burkina et en Afrique. Il s’est agi du lancement de la première web tv exclusivement consacrée à l’agriculture. Selon Inoussa Maïga, chef du projet Agribusiness TV, le projet est parti de la confidence qu’une dame lui a faite à Ouahigouya en 2012 : « Je souhaite que mon fils soit infirmer… mais pas agriculteur ». Pourquoi une telle confidence ? La réponse est simple. Selon bon nombre de personnes, l’agriculture et plus encore l’entreprenariat agricole n’est pas un métier à même de nourrir son homme. Et c’est la conviction qu’ont la plupart des jeunes africains en général, et burkinabè en particulier. Amener donc cette frange jeune de la population, qui constitue une force incontournable pour le développement du continent africain, à s’intéresser à l’entreprenariat agricole est le pari que s’est lancé un groupe de jeunes à travers le projet Agribusiness TV.
Inoussa Maïga, chef du projet
Reportages et témoignages sur de jeunes entrepreneurs agricoles âgés au plus de 40 ans et diffusés via Agribursiness TV constituent la parade trouvée par Inoussa Maïga et ses collègues pour servir d’appât à la jeunesse qui hésite encore à emprunter le chemin de l’entreprenariat agricole. Et c’est justement sous le parrainage du ministre de la Jeunesse, Jean-Claude Bouda, et le co-parrainage de M. Paul Taryam Ilboudo, connu dans le sérail des entrepreneurs agricoles au Burkina, qu’il a été procédé au lancement dudit projet.
Pour M. Paul Taryam Ilboudo, la clé du chômage des jeunes réside dans l’entreprenariat agricole : « Moi, je suis fils de paysan, j’ai toujours élevé en tant que professeur, en tant que représentant résident de Solidar Suisse pendant plus d’un quart de siècle, je n’ai jamais arrêté de cultiver ni d’élever. Toujours, je cultive et j’élève. Je crois en ce métier et je crois que c’est la solution pour ce pays. Mais il faut revoir les conditions, il faut revoir un certain nombre de textes. Je vous assure, si un jeune peut gagner 200 à 250 000 F par mois en élevant ou en cultivant, on aura moins de problèmes. Je suis content et je crois que ça va se faire ». En ce qui concerne la velléité connue des banques à prêter « les espèces sonnantes et trébuchantes » aux jeunes entrepreneurs agricoles, M. Paul Taryam Ilboudo propose à l’Etat d’oser risquer pour cette jeunesse : « Actuellement les banques ne donnent pas de prêts parce qu’elles disent qu’investir dans l’agriculture et l’élevage est risquant. C’est pourquoi, il faut que ça soit un gouvernement qui ose risquer pour que ce pays avance ! Il y a des pays où on a mis des conditions. Quelqu’un qui crée son entreprise agricole, il est affilié à la chambre d’agriculture où les conditions sont préparées. Or ici tu crées ton entreprise au Burkina ici, tu es obligé de t’affilier à la chambre du commerce et tu as un registre de commerce comme si tu es commerçant. Cela ne marche pas, il faut changer les politiques, de mon point de vue pour que les jeunes soient accompagnés. Vous savez avant c’était le Burkina qui livrait les œufs, les poules à la Côte d’Ivoire maintenant c’est l’inverse, parce que la Côte d’Ivoire a fait une politique favorable ainsi que le Sénégal. »
Le porte-parole du Gouvernement de Roch Marc Christian, Rémy Fulgence Dandjinou, qui a procédé au lancement officiel d’Agribusiness TV n’a pas manqué de rappeler la nécessité pour le monde agricole burkinabè de s’organiser pour relever les défis qui les attendent. En attendant, les jeunes dont la majorité est connecté sur les réseaux sociaux peuvent déjà télécharger l’application Agribusiness via Google play store ou Apple, à condition d’avoir un Androïd ou un Iphone, et peuvent suivre les différents témoignages. La pleine conviction d’Agribusiness TV, c’est que « voir, c’est impacter ». Et à l’instar de Jules César, les jeunes pourront se dire un jour : « Veni, vidi, vici ! »[1]
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